FIFAK 55… De quoi ce code est le nom ?
1 août 2019‘’Il n’est bon festival sans scandale’’ disait André Bazin
C’est en ce jeudi 1er août 2019 que Kélibia souffle la 55e bougie de son festival du cinéma amateur, FIFAK, ce rendez-vous annuel des cinéastes amateurs qui sont, plus que les invités officiels, au coeur d’une manifestation qu’ils portent et qui leur est destinée, tribune qui réunit depuis 1964 maintenant bon nombre de cinéastes amateurs de part le monde.
‘’Mettons de prime abord les choses au net, jusqu’ici on convenait d’appeler cinéma amateur qu’il est question -inversion des termes supposant une autre visée- beaucoup plus large que celle opposant le cinéma professionnel (le vrai) au cinéma amateur, indigne d’attention.
Ainsi, des textes vont de l’histoire de la caméra (et du projecteur), outils préférés de ceux qui voulaient immortaliser les beaux moments de la famille dans les années vingt du siècle dernier, aux petites caméras numériques et aux smartphones, avec tous les changements que cela peut impliquer dans l’élargissement de la pratique.
Le recueil d’André Bazin, qui en avait fait son titre, est devenu un classique, lu et relu par des générations de cinéphiles et d’étudiants. What is Cinema ? dans ses diverses éditions et traductions, reste l’un des ouvrages les plus connus sur ce qu’on appelle encore le septième art, et d’ailleurs l’un des ouvrages qui a le plus contribué à établir l’idée qu’il s’agit bien d’un art.’’
Relégués au second plan pendant des années le cinéma amateur, notamment tunisien, a combattu pour avoir sa place dans la scène culturelle à travers les efforts de nombreuses personnes, fondation de l’A.J.C.T. (Association des Jeunes Cinéastes Tunisiens) en 1962, FIFAK en 1964, Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs (F.T.C.A.) en 1968 …
À notre grande surprise ces dernières années la fédération a commencé à perdre sa place dans sa politique de formation notamment technique et culturelle au sein de ses clubs et s’est transformée au fil des années en un simple comité organisateur d’un festival qui n’est plus la tribune tant convoitée et rêvée des cinéastes et cinéphiles amateurs tunisiens.
Rappelons que le festival, ‘’Mecque’’ du cinéma amateur, notamment pour les clubs FTCA est resté pendant des années la seule occasion où les cinéastes amateurs tunisiens se réunissent pour voir leurs projets préparés tout au long de l’année avec beaucoup de labeur et d’amour sur grand écran.
La fédération peut-être le seul support culturel, idéologique, moral et technique pour ses adhérents, notamment dans les stages qu’elle organisait, les week-ends techniques au sein des clubs, seule occasion pour eux de découvrir ce que c’est la photographie, le cinéma, comment écrire un scénario, monter un film, enregistrer un son pour arriver au final à ces fameuses 24 images par seconde.
5 courts-métrages des 23 produits cette année par la fédération sont sélectionnés dans la compétition du festival ? (Insuffisants techniquement a dit la chargée de la programmation au sein du festival).
Je pose cette question et je laisse libres les gens d’y songer et répondre !
Avons-nous aujourd’hui une politique concrète pour la formation au sein des clubs ? Où sont passés les formations annuelles au niveau national, en décembre et en mars, à laquelle chaque club peut envoyer un nombre limité de ses membres, ces quelques jours intensifs, où les membres des clubs sont initiés aux techniques du cinéma !
Y’a t’il aujourd’hui une volonté d’écarter les cinéastes amateurs de leur festival ? La réponse est claire je pense !
Plein de questions se posent ! À suivre demain …
Emine KHELIL | Bulletin du FIFAK | 02 – 08 – 2019